Il ne parle pas pour ne rien dire ou pour dire du mal des autres.
Sa parole soulage ceux qui l'écoutent. Elle les libère, les rend responsables.
Notre parole souvent maladroite, blesse. Elle fait du mauvais esprit au lieu de chasser les esprits mauvais. Elle est capable du meilleur et du pire, elle peut écraser ou mettre debout.
Que notre parole se fasse silence pour laisser Dieu parler et surtout l'écouter.
Ô Marie,
donne-nous des cœurs attentifs, humbles et doux
pour accueillir avec tendresse et compassion
tous les pauvres que tu envoies vers nous.
Donne-nous des cœurs pleins de miséricorde
pour les aimer et les servir,
éteindre toute discorde,
et voir en nos frères souffrants et brisés l'humble présence de Jésus vivant.
Amies, Amis, je vous souhaite la lumière qui vient de la tendresse donnée et reçue : elle fait reculer les frontières de toutes les nuits !
Je vous souhaite la lumière qui vient du Christ. Si vous avancez avec Lui, recevant Son pain et Sa Parole, quelle nuit pourrait s'emparer de vous ?
Je vous souhaite la lumière qui vient de la joie lorsque le partage est accompli. Si des frères sont relevés dans leur humanité, la nuit perd son pouvoir sur la terre !
Je vous souhaite la lumière qui vient du dialogue renoué car lorsque les séparés se parlent le jour commence à danser sur la nuit !
Amies, Amis, si d'une façon ou d'une autre, humblement, fidèlement, avec persévérance, quelques fragments de lumière
jaillissent de vos mains et de vos paroles, quelle année de clarté ce sera pour toute la terre !
Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à
trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle
le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils
sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans
pain, plus d’un presque nu. Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce
n’est même plus assez urgent !
Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage
viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la
Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà,
il faut en ouvrir partout.
Il faut que ce soir même, dans toutes les
villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes
s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y
ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre « centre
fraternel de dépannage », ces simples mots :
« Toi qui souffres, qui que
tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime »
La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l’hiver,
que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une
seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre
impossible que cela dure.
Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite
pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose
merveilleuse : l’âme commune de la France. Merci !
Chacun de nous peut
venir en aide aux « sans abri ».
Il nous faut pour ce soir, et au plus
tard pour demain : cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes
américaines, deux cents poêles catalytiques
Déposez-les vite à l’hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie.
Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à
23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève. Grâce à
vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l’asphalte ou sur
les quais de Paris.
Merci !
abbé Pierre 60ème anniversaire appel du 1er février 1954
une parole du pape François «Comme je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres...»